Ultraportable compact ou parfait remplaçant d'un ordinateur de bureau ? Le MSI GS30 tente de résoudre cette équation, en proposant ces deux visions au sein d'un seul appareil. Notre critique vous apprendra si cette machine GamingDock y parvient, ou non.

Comme Alienware, MSI a décidé de concevoir un ordinateur portable de jeu avec une carte graphique externe. Si son grand concurrent avait choisi d'utiliser un système appelé "Amplificateur", et compatible avec plusieurs appareils (AW 13, AW 15, ou AW 17), la solution graphique de MSI a été spécialement taillée pour cette machine. D'ailleurs, le constructeur est allé encore plus loin, en n'équipant pas son ordinateur d'une carte graphique interne. Certes, cela se ressent sur ses performances en mobilité, mais au final, nous avons droit à un ordinateur plus fin et plus léger que l'Alienware.

Si vous n'avez pas besoin de telles performances graphiques, et/ou que vous préférez acheter vous-même un GPU de bureau qui vous convienne, vous pourrez vous procurer ce 13 pouces avec une station de docking vide : le GS30-2MD16SR2 est disponible pour environ 1580 euros. Nous ne vous recommandons pas l'achat de la version sans boîte externe (GS30-2M16SR2), dans la mesure où, pour 1500 euros, on trouve actuellement de bien meilleurs ultraportables sur le marché (voyez notre Top 10).

Ce châssis 13 pouces nous a laissé une impression mitigée. Il convainc notamment de par sa compacité : avec ses 20 mm d'épaisseur et son poids d'1,3 kg, le GS30, non content d'être extrêmement fin, est également incroyablement léger. Son concurrent direct, l'Alienware 13 de Dell, affiche pour sa part une épaisseur de 2,8 centimètres et un poids d'1,96 kg, soit respectivement 40% et 50% de plus. Le Schenker XMG A305 (GTX 960M), 13 pouces également, n'est pas un modèle de transportabilité, avec ses 3,2 cm et 2,05 kg.

Citons également, pour la concurrence 14 pouces, le Schenker XMG C405 et sa GTX 965M (épaisseur : 21 mm; poids : 1,85 kg), ou la version 2015 du Razer Blade 14 et sa GTX 970M (épaisseur : 18 mm; poids : 2,0 kg). Comme nous l'avons déjà mentionné, ces derniers intègrent également un "GPU de jeu", directement, et n'ont donc pas à être connectés à un amplificateur graphique externe pour faire tourner à pleine puissance.

Mais revenons-en au GS30 : il offre une assez bonne qualité de fabrication. Son châssis est principalement constitué d'aluminium, ce qui est du plus bel effet, tant visuellement qu'au toucher. Seul le contour de l'écran est en plastique. Comme d'habitude, MSI a choisi le noir comme couleur pour son ordinateur. Si les couleurs sombres sont souvent plébiscitées pour les ordinateurs de jeu, ce choix a pour conséquence de rendre le GS30 assez sensible aux traces (doigts, etc…).

Nous pouvons également regretter son manque de stabilité. Du fait de sa finesse, cet ordinateur plie, par endroits, assez fortement sous la pression des mains. Le capot de l'écran, notamment, est très sensible à ce problème. En outre, ses charnières sont un peu lâches, et bouger l'appareil fera trembler l'écran. Mais malgré ces quelques inconvénients, nous n'avons jamais eu le sentiment que notre machine de test casserait, ou quoi que ce soit du genre. Quant à son design, nous n'avons rien à redire : il arbore le même look élégant que ses aînés des séries GS et GE (GS60, GE62, etc…).

Si vous espériez disposer de très nombreux ports, vous serez déçus, du moins par l'ordinateur en lui-même. Comparé à d'autres ordinateurs de jeu, ses deux jacks audio, ses deux ports USB 3.0 et sa sortie HDMI-1.4b sonnent comme une offre bien peu fournie. A noter, l'absence de DisplayPort. Au moins, on retrouve des ports tellement standards qu'ils en sont presque obligatoires, à savoir un port RJ45, un lecteur de cartes SD ou un verrou Kensington.

Mais il n'y a pas de quoi être déçu par la station de docking. Puisque cette catégorie n'a pas vraiment d'impact sur la note finale de l'ordinateur, nous avons pris la liberté d'augmenter la note du GS30 sur ce point (voir le verdict). Mis à part ses quatre ports USB 3.0, son port RJ45 et ses deux jacks audio (entrée et sortie), tous situés à droite, l'utilisateur trouvera, à gauche, les sorties écran du GPU de bureau. Dans le cas de la GTX 970, il s'agit de deux ports FVI, d'un port HDMI et d'un DisplayPort de taille standard. L'amplificateur d'Alienware, bien qu'il n'en ait pas l'air au premier abord, offre une connectique similaire, quoiqu'un peu moins bonne.

Les connexions sans-fil du GS30 sont prises en charge par un module Intel Centrino Wireless-AC 7260, qui supporte tous les standards actuels, et même la récente technologie ac. En outre, il est compatible Bluetooth 4.0. L'ordinateur de MSI s'en est bien sorti lors de notre test de signal, durant lequel nous avons testé sa qualité de réception dans des conditions variées. A 10-15 mètres de distance, et à travers plusieurs murs, le navigateur Internet restait assez efficace (2 à 4 barres).

Nous n'avons pu juger nous-mêmes de la maintenabilité de cette machine : MSI ayant apposé un sceau de garantie sur l'ordinateur (et sur la station de docking), puisque notre appareil de test nous a été prêté par un vendeur en ligne, nous avons dû nous fier à des observateurs tiers. Les photos qu'on peut trouver sur les autres tests montrent que la face inférieure peut être entièrement retirée. Si son processeur et sa carte graphique sont soudés à la carte mère, sa carte Wi-Fi, la RAM et ses SSD (deux slots M.2, version 2280) sont amovibles, et peuvent, au besoin, être remplacés. Comme pour la plupart des ordinateurs de petite taille, sa batterie 4 cellules, de grande capacité, est vissée à l'intérieur du boîtier, et donc inaccessible depuis l'extérieur. Au moins, le GS30 est plus maintenable que le Schenker S413 testé en 2013, qui n'intègre pas de GPU Nvidia (pas d'amplificateur graphique externe).

Contrairement aux vendeurs de barebones tels que Schenker, MSI préinstalle de nombreux logiciels sur ses machines. Les pilotes nécessaires mis à part, on retrouve plusieurs programmes à l'utilité douteuse. Mais le système n'est pas pour autant submergé de bloatware : d'autres applications (Dragon Gaming Center, Office 365 en version d'essai, Windows Essentials, etc.) s'avèrent plutôt utiles. Batterie Dell Studio XPS 1645 .

MSI propose un certain nombre d'accessoires, et fournit un guide de restauration, un guide de démarrage rapide, un DVD des pilotes, un tissu microfibre et la carte de garantie. Soulignons la présence d'une sacoche de protection en tissu. Si vous optez pour la version du GS30 avec GamingDock, vous aurez droit à un câble SATA, un manuel d'utilisation, un autre guide de démarrage rapide, et un second DVD des pilotes. L'alimentation système fournit 65 W de puissance, et pèse 226 grammes.

Comme toujours avec MSI, il vous faudra un certain temps afin de vous habituer à ce clavier chiclet : l'agencement et la forme des touches diffèrent des claviers allemands traditionnels (NDT : le test a été rédigé par des testeurs allemands). Ainsi, par exemple, la touche Retour arrière est plus petite qu'à la normale, et les touches <>| et # ne sont pas à leur position habituelle. Si vous aimez utiliser les touches fléchées, vous serez déçus par le GS30, qui en intègre de très petites. Mais il n'y a rien de surprenant dans l'absence de clavier numérique, les 13 pouces en étant souvent dénués.

Techniquement, nous qualifierons ce clavier de "correct". Si l'on met de côté le bruit qu'il émet lors de la frappe et son point de pression, et bien que notre auteur aurait préféré un retour plus marqué, ses touches s'enfoncent suffisamment. Pour plus de confort lors d'une utilisation dans un endroit sombre, MSI l'a doté d'un rétroéclairage blanc, qui rend très bien avec la zone plus claire située à l'avant de l'ordinateur. Malheureusement, un seul niveau de luminosité est proposé (les autres claviers MSI proposent différents niveaux, différentes couleurs et différentes zones d'illumination). Finissons par parler de taille: larges de 15 mm, les touches lettrées et chiffrées sont suffisamment grandes.

MSI a choisi d'équiper sa machine d'un ClickPad, faisant le choix de la modernité. Ces derniers, s'avèrent souvent moins bons que les touchpads traditionnels à boutons dédiés, car moins précis, du fait de leur mécanique. Leur surface servant, sans distinction, tant au clic droit qu'au clic gauche, les ClickPads ne parviennent pas toujours à reconnaître l'action que l'utilisateur voulait effectuer (mouvement de souris ? clic ?). Et bien que peu de nos entrées n'ont pas été reconnues comme elles auraient dues, nous aurions tout de même préféré avoir affaire à un touchpad classique. Sa surface lisse et confortable, son support des gestes multitouch (zoom, défilement, rotation, etc.), et sa taille (10,5 x 7,0 cm), généreuse pour un 13 pouces, ne suffisent pas à compenser ces défauts.

MSI ne s'est pas contenté, pour rendre son ordinateur aussi confortable d'utilisation que possible en extérieur, d'apposer un revêtement antireflet à son écran. Sa dalle Full HD, qui porte le doux nom de BOE HN133WU3-102, n'a pas à rougir face à la concurrence 13 ou 14 pouces en termes de qualité. Certes, son contraste se situant très légèrement sous la barre des 720:1 et sa valeur de noir d'environ 0.38 cd/m² ne permettent pas au GS30 de faire partie de la crème dans ce domaine, mais il devrait convenir à la plupart des utilisateurs. La plupart de ses rivaux affichent des niveaux de contraste entre 800 et 1000:1.

La principale faiblesse de l'écran du GS30, c'est sa luminosité limitée. Nos mesures ont indiqué une luminosité moyenne de 258 cd/m² pour cet écran : ce pourrait être suffisant en intérieur, mais c'est loin d'être le cas en extérieur. Le Schenker XMG A305 et le Razer Blade 14 et son écran 4K (brillant) dépassent les 300 cd/m². La distribution de la lumière est également loin d'être idéale : si ses 88% sonnent bien sur le papier, on constate une opacification aux bordures. Mais c'est malheureusement le lot de nombreux ordinateurs portables.

Impossible de parvenir à un consensus sur cet écran. Aux joueurs de décider si ses 33,8 centimètres de diagonales leur suffisent. Pour nous, 13 pouces est un minimum. Le GS30 s'en sort plutôt bien en termes d'interpolation de résolutions inférieures (notamment grâce à son petit écran). En 1366x768, l'image nous a paru suffisamment nette.

Ses angles de vue ne sont pas mauvais, eux non plus. Comme souvent avec les écrans IPS, des distorsions de l'image affichée sont visibles, mais seulement dans des angles très plats. A l'inverse, avec les dalles TN, plus bon marché, on constate que le contenu de l'écran change dès la moindre petite modification de l'angle duquel on le regarde. Nous avons mesuré une couverture de l'espace de couleur sRGB de 86%, et de l'espace AdobeRGB de 56%.

Nous avons déjà abordé le thème du GamingDock plusieurs fois depuis le début de cette critique : il est temps de décrire le système un peu plus en détail. Cette boîte, qui mesure 36 x 21 x 20 cm, loge un GPU de bureau. En y ajoutant son alimentation secteur 450 Watts, on en arrive à un poids d'environ cinq kilogrammes. L'essence du concept est la même que celle de la solution d'Alienware, mais ces deux systèmes diffèrent sur bien des détails.

Outre leur design, la technologie de transfert de données utilisée n'est pas la même. Là où les ordinateurs Alienware se branchent à l'amplificateur via un câble PCIe-x4, le GS30 se place directement sur son GamingDock. Non seulement ce mécanisme est intuitif, mais il permet surtout une connexion en PCIe-x16, la même que celle utilisée par les fabricants pour leurs cartes mères de bureau. Ainsi, il est possible d'utiliser les cartes graphiques à leur plein-potentiel (là où, au pire, il faut accepter de sacrifier une perte de performances de l'ordre de 10% en PCIe-x4).

Le défaut de cette solution, c'est qu'elle rend le MSI GS30 très peu transportable dans ces conditions. En effet, l'écran est automatiquement désactivé lorsque la machine est connectée au GamingDock, et elle se situera à 20 centimètres de votre surface de travail : il vous faudra donc utiliser un clavier, une souris et un moniteur externe. Les ordinateurs Alienware étant branchés à l'amplificateur par un câble, inutile d'utiliser de composants supplémentaires. Il n'empêche que nous avons préféré le système de MSI. Le GPU de bureau a été reconnu dès sa connexion, alors que nous avons dû installer les pilotes au préalable avec l'Amplificateur. Ceci vient peut-être de la technologie Optimus de Nvidia, que la firme taïwanaise a fait le choix de ne pas implémenter sur son appareil.

S'il est un point qu'il reste à travailler, et ce pour les deux constructeurs, c'est bien les nuisances sonores de ces cartes graphiques externes : tant l'Amplificateur que le GamingDock sont très bruyants, et leurs nuisances ne sont pas contrôlables. En effet, il semblerait que leurs ventilateurs tournent à plein-régime. Nous avons tout de même préféré la solution MSI : elle semble plus réfléchie, mieux conçue, et plus confortable, dans le sens où elle a été pensée pour un ordinateur en particulier.

Le Core i7-4870HQ est un processeur Intel quadricoeur de génération Haswell (22 nm), dont les caractéristiques techniques sont assez similaires à celles du Core i7-4720HQ. Son TDP (47 Watts) et son cache L3 (6 Mo) sont identiques, en tous cas. Leur fréquence d'horloge diffère, mais entre 2,5-3,7 GHz pour le premier, et 2,6-3,6 GHz pour le second, la différence ne sera en pratique pas perceptible.

Les mesures que nous avons relevées en termes de nuisances sonores, développement de chaleur, consommation d'énergie et autonomie nous ont fait nous poser la question de savoir si, malgré ses performances graphiques légèrement inférieures, le Core i7-4720HQ n'aurait pas finalement été un meilleur choix. Le Core i7-4870HQ est connu pour chauffer beaucoup et consommer une grosse quantité d'énergie. Et son implémentation au sein du GS30 le confirme. Selon nous, les avantages qu'il offre ne compensent pas ses inconvénients, peu importe le niveau de performances graphiques qu'il permet d'atteindre. Nous aurions été ravis de voir comment s'en sortirait le GS30 s'il intégrait un Core i7-4720HQ et un GPU bas de moyen-gamme (GeForce 940M). Dans ce cas, MSI aurait dû faire avec un châssis plus épais de quelques millimètres.

Le concept actuel, à savoir le duo Core i7-4870HQ et Iris Pro 5200, n'est pas un succès total. Le meilleur exemple de cette affirmation, c'est sa fréquence Turbo Boost en charge système, trop basse. Lorsque seul le processeur est sollicité, cette technique d'overlocking automatique porte ses fruits, en attestent ses 3,3 à 3,7 GHz au test single-core du Cinebench R11.5 et ses 3,1 à 3,5 GHz au test multi-core. Mais sur la durée, l'horloge retombe à 2,5-3,0 GHz, soit bien moins que sa cadence Turbo maximale (3,5 GHz) : cela s'en ressent sur les benchmarks processeurs. Batterie Dell Studio XPS 1640 .

Nous avons été déçus par sa fréquence d'horloge en mode 3D. Il n'a pas fallu longtemps après le lancement des benchmarks Unigine Heaven 4.0 avant que le Turbo ne se désactive totalement, et que le Core i7-4870HQ ne rechute à 2,5 GHz, sa fréquence de base. Sur la troisième capture d'écran et les benchmarks GPU, vous verrez que l'Iris Pro 5200 ne tourne pas non plus à pleine puissance. Les autres ordinateurs équipés de ce chipset graphique (ex : le Schenker S413) ne font mieux que de quelques pourcents. Heureusement, l'utilisation de la station de docking permet de dépasser ce problème : dès lors que la carte graphique de bureau est active, le mode Turbo sera disponible sur tous les logiciels 3D (environ 3,0 GHz en charge système multi-core; environ 3,5 GHz en charge système single-core).

Nos tests processeur nous montrent que le GS30 se situe dans la moyenne de ses concurrents 13 et 14 pouces. Du fait de sa fréquence d'horloge limitée, il arrive que des processeurs censés être moins puissants, comme le Core i7-4710MQ (2,5-3,5 GHz), obtiennent des résultats légèrement meilleurs aux benchmarks multi-core. Mais en pratique, la différence n'est pas suffisamment importante pour être perceptible. Seul le Core i5-4210U de l'Alienware 13 fait exception, mais une critique mise à jour de sa version intégrant un i7-5550U sera bientôt publiée. Ce processeur double cœur, du fait d'un nombre de cœurs et d'une fréquence d'horloge moindres (1,7 à 2,7 GHz), obtient des résultats jusqu'à 60% moins bons que le GS30.

Pour ce test, une attention toute particulière est portée aux performances du périphérique de stockage. Grâce à son RAID SSD, le 13 pouces de MSI avait toutes les chances d'obtenir d'excellents résultats : les benchmarks PCMark l'ont finalement confirmé. Avec 6510 points, le GS30 et son Core i7 ont surclassé la concurrence.

D'autres machines existent, qui préfèrent une connexion PCI-Express (ainsi, par exemple, de l'Asus GM771JW : contrairement aux SATA-III, cette technologie a pour avantage de ne pas être limitée à 500 Mo/s. Les systèmes RAID se dirigent donc lentement vers la désuétude, et nous aurions préféré que le GS30 intègre un SSD PCIe lui aussi (performances 4K potentiellement meilleures).

Le jeu n'a été agréable qu'avec la station de docking. Pour attirer les joueurs les plus exigeants, MSI propose deux des plus puissantes cartes graphiques de bureau : la GeForce GTX 980 ayant déjà fait ses preuves lors de nos tests des Alienware 13 et Alienware 15, c'est au tour de la GeForce GTX 970 de nous montrer ce qu'elle a dans le ventre, et quel niveau de puissance elle peut offrir au GS30. Ces GPU haut-de-gamme de Nvidia ont fait les gros titres à leur présentation, il y a quelques mois, grâce à leur "VRAM Gate" : la connexion des 4 Go de mémoire GDDR5 VRAM, au lieu de passer par une interface 256 bits, par une interface 32 bits par bloc de 512 Mo. Dans des scénarios extrêmes, ce système pourrait résulter en une perte inutile de performances.

Tournons-nous désormais vers les benchmarks graphiques, sans appels. En regardant le tableau ci-dessous, on se rend compte que l'utilisation du GamingDock est infiniment bénéfique : ainsi, par exemple, la GeForce GTX 970 propose des performances 700% meilleurs que l'Iris Pro 5200, et même, 50% meilleures que la GeForce GTX 970M (score GPU), au test Fire Strike de 3DMark 13. Au benchmark Unigine Heaven (réglage Extrême), elle ait même mieux que l'Iris Pro 5200 de 800%.

Le GamingDock transforme donc le GS30 en un véritable PC de bureau, qui s'avère bien meilleur que la plupart de ses rivaux portables. Seuls les systèmes à double GPU parviennent à tenir la distance : l'Aorus X7 Pro, qui intègre deux GTX 970M en SLI fait à peu près aussi bien que le GS30, en moyenne.

L'Iris Pro 5200 atteint assez vite ses limites à l'exécution de jeux récents, comme Dragon Age : Inquisition. Le jeu en niveau détails plus élevé que faible ou moyen et en résolution supérieure à 1366 x 768 pixels n'est possible qu'avec les jeux les moins exigeants. (FIFA 15, Les Sims 4…). Certains jeux complexes (Far Cry 4) sont en revanche totalement injouables.

La différence est flagrante, une fois que l'on passe sur la GeForce GTX 970 : il est alors possible de faire tourner même des jeux nécessitant beaucoup de puissance. La plupart du temps, vous pourrez jouer en niveau de détails haut, voire maximal, et/ou en résolution native (plus de 40 fps @GTA V & Battlefield). Très peu d'ordinateurs portables peuvent se vanter de telles prouesses. Le nombre de fps atteint pour d'autres jeux est disponible dans notre article sur ce GPU.

Nous n'avons pas rencontré de problèmes graphiques avec la carte de Nvidia, mais Assassin's Creed Unity n'a pas voulu se lancer, ni avec la GeForce GTX 970, ni avec l'Iris Pro 5200 : à chaque fois, nos tentatives ont résulté en un crash. Nous supposons qu'il s'agit d'un problème lié à l'ancienneté des pilotes installés (Intel 10.18.10.3977, Nvidia ForceWare 344.11). Parlons pilotes, justement : les erreurs graphiques sont nombreuses avec l'Iris Pro 5200. En cette matière, Intel accuse un certain retard sur Nvidia.

Par souci d'équité, nous ne comparerons pas les émissions du GS30 à celles d'ordinateurs portables Optimus, mais uniquement à celles du Schenker S413, également équipé d'un Core i7-4870HQ et d'une Iris Pro 5200. Batterie Dell Vostro 1720 .

A moins que nous soyons tombés sur un modèle souffrant d'un défaut de fabrication, en un mot, le contrôle du refroidissement du GS30 est très mauvais. Bien qu'en général silencieux au repos, le ventilateur émet un son assez dérangeant, de haute fréquence, lorsqu'il est actif : en utilisation légère, il est de l'ordre de 36 à 40 dB(A). Lors de l'exécution de logiciels 3D, le GS30 dépasse même les 50 dB, soit bien trop pour une utilisation dans un lieu où le silence est de mise. Le Schenker S413, dont le boîtier est à peu près aussi fin, est moins bruyant, tant au repos (30-33 dB) qu'en mode 3D (46-47 dB). MSI devrait très vite se pencher sur le système de refroidissement de son ordinateur. En l'état, le comportement du ventilateur nous semble très préoccupant.

Nous n'avons pas grand-chose à redire sur les températures en surface du GS30. Vous devriez éviter de jouer en le gardant sur vos genoux (maximum de 53°C à l'arrière), mais le repose-poignets ne dépasse pas les 33°C après une heure d'utilisation intensive. Au repos, tout le châssis reste frais, et confortable au toucher. Le Schenker S413 affiche des températures inférieures de quelques degrés.

On ne peut pas en dire autant du refroidissement des composants internes : si le CPU (2,0 GHz environ) et le chipset graphique (environ 200 MHz) se sont tous deux autolimités durant notre test en stress simulé à l'aide de Furmark et Prime95, son Core i7-4870HQ a pourtant dépassé les 90°C. Sans cette autolimitation, on peut imaginer qu'il aurait été au-delà des 100°C.

En prenant en compte l'espace très restreint à disposition de MSI pour intégrer tous les composants nécessaires au sein du boîtier, on peut dire que le constructeur taïwanais a réalisé un travail assez remarquable. Le GS30 est équipé de deux haut-parleurs stéréo, situés sur la partie avant de sa face inférieure, qui émettent un son plutôt correct pour un ordinateur portable. Rien de surprenant : il est doté de la technologie Sound Blaster Cinema 2, conçue par les experts en audio de chez Creative. Mais ne vous attendez pas à quoi que ce soit d'époustouflant. Ni son volume, ni sa précision, ni ses basses n'arrivent à la cheville de ce que peuvent offrir un casque de bonne qualité, ou un système Hi-Fi.

Sa consommation d'énergie n'est pas très convaincante. Certes, de nombreux ordinateurs rêveraient de consommer 7,5 à 21,2 Watts au repos, mais il ne faut pas oublier que le GS30 n'intègre qu'un processeur et un système graphique, et pas une carte graphique dédiée. En utilisation, ses 66 Watts ne constituent pas un résultat particulièrement bon, au vu des performances offertes, étant donné que le mode Turbo du processeur et de la puce graphique n'est pas souvent actif, ou, lorsqu'il l'est, pas très efficace. En outre, il semble que son alimentation secteur soit bien trop faible pour assurer une recharge efficace. En un mot, nous dirions que la gestion de l'énergie du MSI GS30 est tout simplement médiocre. Les ordinateurs portables de jeu traditionnels consomment généralement bien plus. Nous n'avons pas testé la consommation du GamingDock.

Au repos (test de Lecture classique, luminosité minimale), le GS30 rattrape à peu près son retard : il peut rester allumer près de 7 heures durant, se classant dans la moyenne de la concurrence. La lecture d'une vidéo HD H.264 a duré 2 heures 46 minutes, tandis que le test WLAN s'est terminé, en luminosité moyenne, après 3 heures et demi.

Avec Alienware, MSI est l'un des rares constructeurs d'ordinateurs portables de jeu à avoir le courage de proposer une machine dotée d'un amplificateur graphique externe. Mais ce concept, assez difficile à manier, a été très bien implémenté par la firme taïwanaise. Du fait de son processeur Core i7-0HQ, cet ordinateur devient malheureusement assez bruyant au repos, ce qui pourrait faire peur à nombre d'acheteurs potentiels. Sans oublier que son mode Turbo n'est que très rarement utilisé en charge système. De plus, la stabilité de son boîtier, son autonomie, son ClickPad et sa connectique sont perfectibles.

Tout cela mis à part, MSI a à peu près réussi son pari. Design, écran, station de docking : sur tous ces points, le GS30 obtient de bons résultats. Branché à son GPU de bureau, ce 13 pouces devient un ordinateur de jeu très puissant, capable de faire tourner les jeux les plus récents en résolution native et en niveau de détails élevé sans ralentissements aucuns.

Difficile pour nous de choisir une catégorie dans laquelle ranger un tel appareil. Techniquement, le GS30 devrait être considéré comme un ultraportable, du fait de son processeur Iris Pro 5200, mais ce serait nier sa véritable nature. Nous avons décidé de le placer dans la catégorie "portables de jeu", car il ne vous sera pas nécessaire d'acquérir séparément la carte graphique de sa station de docking.

Au vu des résultats de benchmarks de la GeForce GTX 970, il aurait dû obtenir une note de 100% pour ses performances graphiques, au lieu des 84% de l'Iris Pro 5200 : sa note finale aurait été 3% plus élevée. Nous avons donc pris la liberté de rajouter manuellement ces 3% supplémentaires. Sans son GamingDock, au lieu d'obtenir une note globale de 82%, le GS30 stagnerait à 79%. Batterie Dell Vostro 1310 .

Merci de laisser un commentaire un peu plus bas, pour nous faire remonter vos impressions : avez-vous trouvé notre procédure de test adéquate pour un tel produit, ou devrions-nous tester des systèmes de ce genre différemment à l'avenir ?